Un souffle lent, une présence vivante.
Peindre à l’huile, pour moi, c’est choisir la lenteur.
C’est accepter que chaque geste prenne le temps d’exister, que chaque nuance se révèle doucement, comme un secret qui ne se livre qu’à celui qui sait attendre.
La peinture à l’huile a cette magie : elle vit, elle respire, elle évolue.
Elle ne fige rien. Elle offre au contraire un espace d’écoute, d’ajustement, de dialogue silencieux entre la matière et l’âme.
J’aime sa texture généreuse, cette façon qu’elle a de retenir la lumière tout en la faisant vibrer.
Elle crée des profondeurs, des transparences, des accidents heureux qui me ramènent à l’essentiel : laisser faire, laisser venir.
Ce n’est pas moi qui contrôle — c’est la toile qui me parle, et l’huile qui m’invite à lâcher prise.
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Avec elle, je peux superposer, effleurer, gratter, recommencer.
Elle m’accompagne dans ce mouvement intérieur où rien n’est figé, où chaque couche garde la mémoire de la précédente, comme nos vies, comme nos silences.
La peinture à l’huile, c’est un chemin.
Elle m’oblige à être là, pleinement.
Et dans cet acte de présence, quelque chose de plus vaste peut s’ouvrir