Là , ou tout se confond ...
Vers là où rien ne finit
Parfois, il n’y a plus de frontière. Plus de ligne à suivre, plus de bords à contenir.
Tout se fond, tout s’ouvre.
Et dans cette ouverture douce et sans contour, une chose naît : la sensation d’exister, mais autrement.
Comme si l’espace en moi devenait aussi vaste que le silence d’un matin calme, où l’on entend encore battre le cœur de la mer.
Ce tableau ne me dit pas où aller.
Il me rappelle simplement qu’en moi, tout est déjà là.
Là où rien ne finit.
Un souffle de présence
Parfois, je termine un tableau et c’est après… qu’il m’appelle.
Là, dans ce bleu presque céleste, un œil est apparu.
Un souffle, venu d’ailleurs, ou d’un peu plus haut peut-être.
Comme une présence qui veille, ou qui me regarde doucement.
Je n’ai rien décidé. Je n’ai rien cherché.
C’est venu. C’est là.
Et cela m’apaise.
Comme une main invisible sur l’épaule.
Une trace de lumière, sans mot.
Une paix qui ne veut rien expliquer.
Horizons
Il suffit parfois de suivre le regard.
De descendre doucement, comme on plonge sous la surface, sans peur.
De sentir les rochers au fond, les remous légers, la vague qui monte,
puis de respirer avec la mer entière.
Ce tableau est un voyage, une respiration verticale.
Il ne sépare rien. Il relie.
Et ce que l’on croit caché devient lumière,
ce que l’on croyait solide devient mouvant.
Même les vieilles voiles à l’horizon semblent flotter entre deux mondes.
Alors je regarde. Je ne cherche plus.
Je me laisse porter.
L’appel tranquille
Il y a des instants où tout devient simple.
Où l’on n’attend plus rien, et c’est justement là… que quelque chose s’ouvre.
Un souffle. Un calme qui descend dans le corps,
comme l’eau claire qui s’étire jusqu’à toucher le ciel.
Les arbres ne disent rien.
Ils sont là, bleus de silence,
compagnons d’un rivage intérieur.
Ce tableau n’a pas de voix,
mais je l’entends pourtant m’appeler.
Sans insister, sans presser.
Un appel tranquille.
Celui qui me ramène à moi,
sans détour.
L’appel tranquille
Il y a parfois des paysages que l’on ne cherche pas,
et qui pourtant nous trouvent.
Ils ne crient rien.
Ils ne forcent rien.
Ils s’imposent dans la lumière douce,
comme une main posée sur l’épaule.
Dans L’appel tranquille, la ligne d’horizon disparaît dans le silence du ciel.
Les arbres bleus bordent la scène comme des gardiens silencieux.
Et l’eau, immense et calme, reflète le ciel autant que ce que l’on porte en soi.
C’est un tableau à habiter.
Il ne demande rien.
Il est là, simplement — comme un ami, ou comme un souffle.
Et peut-être est-ce cela, la vraie présence :
celle qui n’envahit pas mais qui accueille.
Sans bruit.
Sans attente.
Dans une paix qui ne cherche pas à plaire,
mais qui s’offre à qui la regarde vraiment.
Là, où tout se confond…
Il n’y a plus vraiment de rivage.
Juste un souffle.
Un frisson léger venu de nulle part, ou peut-être du cœur.
La mer et le ciel n’ont plus de frontière,
le visible et l’invisible se frôlent sans se heurter.
Les arbres eux-mêmes, discrets, presque absents,
semblent retenir leur souffle, penchés sur cette eau sans mémoire.
Quelque chose nous appelle dans ce silence.
Un murmure ancien, doux comme une promesse qu’on reconnaît sans l’avoir entendue.
Ici, tout est calme, et pourtant tout vibre d’une vie secrète.
Le regard s’abandonne à cette lumière pâle, à ces reflets sans contours.
On ne cherche plus à savoir où l’on va.
On est simplement là,
présent dans ce moment suspendu,
là où tout se confond,
et où l’âme, doucement, se pose.