On parle parfois de “cote” pour estimer la valeur d’un artiste. Un mot un peu froid, qui semble venu d’un autre monde… Et pourtant, derrière ce terme se cache bien plus que des chiffres.

Pour certains, la cote repose sur des éléments concrets : ventes réalisées, prix obtenus, expositions, collectionneurs fidèles. C’est une réalité du marché, une façon de situer un artiste dans un paysage plus large. Elle peut aussi être suivie dans des bases de données professionnelles.

Mais pour moi — comme pour tant d’artistes qui créent avec l’âme — cette “valeur” ne se mesure pas uniquement en critères techniques.

Chaque œuvre que je vends est une rencontre. Un fragment de lumière partagé.
Un morceau de silence mis en couleurs qui, un jour, touche quelqu’un. Et c’est cela qui, pour moi, donne du sens.

Je me souviens de cette première vente où la collectionneuse m’a dit : “Ce tableau m’a parlé, il m’a montré un passage.”
Depuis, chaque toile vendue est pour moi un lien, un fil invisible entre deux êtres.

Alors, oui, ma cote grandit — mais pas seulement sur papier. Elle grandit dans les cœurs, dans les histoires vécues, dans les regards partagés.

Fixer le prix d’une œuvre, ce n’est pas poser un chiffre au hasard. C’est honorer le chemin parcouru, reconnaître la profondeur de ce qui a été vécu, peint, ressenti.
C’est faire confiance à la justesse du moment, à l’intuition, à ce que l’œuvre porte en elle.

Et plus que tout, c’est continuer à créer avec cette même vérité, cette même flamme : celle qui relie, qui touche, qui inspire.